On ne résiste pas au plaisir (?) de publier ce message, tiré du site "le mammouth déchaîné" (voir lien dans la partie lectures). A consommer sans modération.
Piloter, évaluer, trouver des indicateurs, les référentiels de compétence, le socle commun, définir des contrats d'objectifs, ce sont les mots qui reviennent de façon récurrente dans la bouche des institutionnels (du gouvernement comme des régions ou départements) et qui traduisent surtout un certain désarroi politique face à une impossibilité intellectuelle de penser l'école. Il faut donc développer un discours profondément marqué du sceau scientifique pour justifier une évolution qui est dessinée dans certains rapports (OCDE, LOLF, UE) depuis parfois plus de 10 ans. Discours qui tranche avec celui du "tout le monde sait bien". En apparence seulement, car de toute façon l'objet est de démontrer que ce que tout le monde sait bien, et bien tout le monde a raison de bien le savoir. En revanche, ce sur quoi tous les chercheurs et sociologues s'accordent, nulle part dans ces institutions il n'en est fait état (notez d'ailleurs que c'est tout juste si on dit pas que les sociologues, il y en a trop).
La question est de savoir dans quelle mesure la réussite de l'école est soluble dans l'évaluation. La culture du résultat est-elle applicable à l'évaluation de la réussite scolaire? Encore faudrait-il savoir ce qu'est la réussite scolaire. Le niveau d'étude et le diplôme ? C'est en contradiction avec ce que l'on nous dit sur les filières professionnelles et ce que l'on nous rabâche sur le manque de plombiers. C'est en porte à faux également avec la vue à court terme que donnent les résultats aux examens. Les outils manquent et manqueront toujours du moment que l'on cherchera à mettre en adéquation l'école avec une société qui ne cesse d'évoluer. La fin des lamenti n'est donc pas pour demain.
Et puis, qu'en tirer, de ces évaluations ? Ce que l'on peut craindre c'est l'émergence d'un nouveau dogme pédagogique qui ne sera certainement pas mieux que les autres. Une pédagogie scientifique du résultat qui va satisfaire dans l'instant les partisans des vieilles méthodes mais aboutira à un même constat d'échec car elle ne prend pas en compte que l'école lutte contre la société du consommable et de l'éphémère.
Le problème est aussi que certains dans l'EN ont intégré cette culture. Les corps d'inspection ou de direction. On ne peut pas attendre autre chose de personnes payées pour cela et qui ont été recrutées sur leurs capacités (et leur servilité) à développer une attitude manageriale. Plus grave est la cécité de certains enseignants. Il faut même remarquer que plus on s'éloigne des classes contingentes, ou les problèmes se posent vraiment, plus on est adepte de cette culture du résultat (et plus on a des idées sur ce qu'il faut faire d'ailleurs...). Alors s'il vous plaît, ceux qui n'ont pas vu de classes de 6e depuis 20 ans, ne venez pas expliquer comment travailler à ceux qui se débattent avec.
Cependant, la différence avec il y a encore dix ans, c'est que désormais on ne nous fait plus croire que tout cela se fait au nom du progrès pédagogique, du mieux disant culturel et du travailler autrement pour travailler mieux. Il n'y a plus que certains militants naïfs de la pensée gnangante-SGEN-CFDT qui se voilent encore la face. Tant mieux, c'est toujours ça.
DR
vendredi 28 mars 2008
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